Grise Poésie
re·lease | \ ri-ˈlēs:
to relieve from something that confines, burdens, or oppresses.

LA FUITE
M'enrouler dans la peau d'humains heurtés
Comme si c'était ce qu'il me fallait
pour atténuer la nausée
Regarder la vie passer
Attendre que quelque chose se passe
T'attendre. toi.
témoin de ma propre existence
J'ai perdu la tête
Un moment
Et je me confesse
J'ai aimé
L'odeur du chaos.
Le poids de l'eau
Mon corps nu
Immobile
Suant l’eau de ma peau rougie
Mes pensées fixées sur le robinet Qui semble me narguer
Même lui semble moins vulnérable que moi
Les craques dans le mur sont dépressives
Elles pleurent de la buée de salle de bain trop chaude
Je pense à l’été
Aux nuits qui s’enfuient Dans le son des corps Imbriqués
Le regard des lampadaires En feux d’artifices
J’ai le silence Incrusté dans la bouche
Baisant avec un goût de métal


Les Lignes Électriques
Je me balance Sur les lignes électriques
En plein milieu D’une rue craquée par le froid
Je me balance à tue-tête
Jusqu’à ne plus rien sentir
Pour oublier Que la chaleur est trop souvent Éphémère
Mon corps abyssal Semble ne plus se souvenir D’où il vient
Je m’étendrais sur une corde à linge
En attendant Ton printemps
Pâle tempête
Le cœur nu
Ouvert
Sous les tempêtes
L’inconnu se cache
Dans l’ombre Des rideaux morts
En pointant du doigt Un chemin quelconque
Mindfuck
Le traumatisme est facile
Dans la nuit Aux odeurs lilas


C'était l'été
La lumière floue
Danse en pleurant
Parce que C’était l’été
Et que le soleil se levait encore Au pied du lit
Parce qu’on se foutait de tout
Même du temps
Le banc
Un banc pour se remettre les idées en place
de mes nuits interrompues
Par un silence imparfait
J’y ai retourné ma vie À l’endroit À l’envers
J’y retournerai demain matin
pour y reprendre mon souffle
il y a des jours Plus lourds que d’autres
